21 mai 2021

Web-séminaire #9-1 (18/05/2021) Tom Sanviemvongsak (IRT-M2P)

Le GdR Concord (COuplage méCanique Oxydation Diffusion) lance une série de web-séminaire au rythme mensuel. Le séminaire porte sur les travaux des lauréats des « prix doctorant » proposés par le GdR ConCord.

Animateurs: Benoit PANICAUD (ICD) et Vincent MAUREL (CdM)

Tom Sanviemvongsak (IRT-M2P), La corrosion chaude, un sujet trop peu étudié en France (résumé et CV ci-dessous)

Exposé #1 : Tom Sanviemvongsak (IRT-M2P)
La corrosion chaude, un sujet trop peu étudié en France

Travaux de thèse soutenue le 21/09/2020, Safran Tech (Magny-les-Hameaux), Safran Helicopter Engines (Bordes) et CIRIMAT (Toulouse)
Projet de développement des activités de corrosion chaude, IRT-M2P (Metz)

Les alliages et les revêtements utilisés à haute température, entre 500 et 1200 °C sont sujets à une dégradation de surface par oxydation, on parle alors de « corrosion sèche ». Cependant, dans de nombreuses applications, leur durabilité est également influencée par la présence de dépôts corrosifs et/ou de sels fondus, à la surface des composants qui affectent sévèrement leur durée de vie, on parle alors de dégradation par « corrosion chaude ». Ces phénomènes de corrosion chaude ont lieu lorsque des pièces métalliques sont exposées à des gaz de combustion (soufrés) mélangés à de la vapeur saline ou à des cendres. Cet environnement génère un dépôt à bas point de fusion à la surface des composants qui attaque l’alliage ou la barrière thermique par des piqûres ou entraîne la dissolution des couches d’oxyde protectrices. Cette forme de dégradation touche particulièrement les turbines aéronautiques et terrestres, les chaudières, les incinérateurs de déchets ménagers, les
centrales de gazéification et les centrales solaires. En France, bien que les industriels de l’aéronautique et de l’énergie accordent une grande importance à développer des composants résistants à la corrosion chaude, très peu de travaux français ont été publiés et partagés. Et à ce jour, plusieurs besoins industriels français de tous
secteurs confondus apparaissent non couverts ou peu étudiés par les chercheurs actuels, tels que :

  • L’évaluation de la résistance des alliages et des revêtements à la corrosion chaude suivant la composition chimique des sels et du milieux gazeux ;
  • L’étude des effets de la vitesse de gaz, de la pression, des gradients de température au sein d’une pièce et des particules érosives ;
  • L’étude des effets de couplage sollicitations mécaniques/corrosion chaude ;
  • L’étude des effets de couplage sollicitations mécaniques/oxydation à haute température ;
  • L’influence de la composition chimique des alliages sur leur résistance à la corrosion chaude ;
  • La modélisation des cinétiques de corrosion chaude.

CV

Jeune docteur en Science et Génie des Matériaux de Toulouse INP, je suis diplômé ingénieur en Génie Mécanique de l’UTC avec une spécialisation en Matériaux et Innovations Technologiques et je suis titulaire d’un DUT Génie Mécanique et Productique de l’IUT de Cachan. Á travers mes différentes formations, j’ai construit mon projet professionnel dans le but de travailler dans la recherche et le développement de matériaux/procédés.
Avant de me spécialiser dans l’oxydation et la corrosion à haute température, j’avais un profil orienté vers la tribologie et la conception mécanique. J’ai réalisé mon stage de fin d’étude avec Verallia et le laboratoire Roberval de l’UTC, au cours duquel j’ai caractérisé l’usure de paliers lisses (acier et bronze) des machines de formage. De plus, dans le processus d’amélioration continue, j’ai mis en place dans les usines des procédures opérationnelles permanentes. J’ai également réalisé un stage de six mois dans l’une des usines automobiles de Vibracoustic en Chine. Au contact des opérateurs et des ingénieurs, j’ai suivi et reporté en anglais des problèmes de moulage/assemblage caoutchouc en réalisant des AMDEC. J’ai également valorisé mes compétences en conception, en développant les nouvelles cellules de démoulage ergonomiques de l’usine ainsi que des outillages d’assemblage.
Après avoir obtenu mon diplôme d’ingénieur, j’ai décidé de continuer en doctorat avec Safran Tech/SAM et le CIRIMAT dans le but de compléter mes compétences en sciences des matériaux et découvrir la fabrication additive sur un sujet qui m’était totalement inconnu : l’oxydation et la corrosion à haute température de superalliages à base de nickel issus de la fabrication additive.
Je travaille aujourd’hui à l’IRT-M2P à Metz, où je suis en charge d’une étude de faisabilité pour l’élaboration d’une plateforme d’essais de corrosion chaude. Cette plateforme complèterait les essais effectués sur les bancs d’essais déjà existants en France.